1. |
Virage en épingle
03:40
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"Virage en épingle"
C'est comme une fumée, une odeur passagère
Un coin de tulipier, un rêve de ménagère
Un regard appuyé, une chanson de Prévert
Un "Poètes, vos papiers", un cri sur l'étagère
Comme une pochette surprise, un fragment de mémoire
Une petite entreprise, un cadeau dans l'armoire
Un remède à la crise, un reflet de miroir
Une fleur sur la banquise, un ours dans un peignoir
C'est comme, c'est comme, c'est comme et c'est beau !
C'est comme un chapiteau, un moment suspendu
Le vertige du grand saut, une salle des pas perdus
Une lune, un escabeau, un trapézistes nu
Une dresseuse de vélos, une piste aux étoiles nues
Comme une rue dans la jungle, une départementale
Un virage en épingle, un Paris-Montréal
C'est un rideau sans tringle, une balise boréale
Une immortelle déglingue, un graf' sur pierre tombale
C'est comme, c'est comme, c'est comme et c'est beau !
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2. |
A l'ombre
03:21
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"A l'Ombre"
Elle a de la peine, ombre
Et combien de regrets
Monochrome du nombre
La lumière est un souhait
Si du fond des ténèbres
Elle pouvait profiter
D’un premier rayon-‐zèbre
Presque elle en pâlirait
Elle a de la peine ombre
Quand parfois elle se glisse
Dans un tableau du Louvre
Pour faire gonfler le lisse
Aucune ombre au tableau
Dit le maître au pinceau
C’est la lumière encore
La reine du décor
J’atteins l’éclat -‐ je rase le monde -‐
Je suis chinoise -‐ je vagabonde -‐
Je joue -‐ je jette -‐ je lâche la proie
Réfléchis-‐tu quand tu me vois ?
Mon ombre s’ennuyait
A l’abri des hauteurs
Les pas la massacraient
Et décalaient les heures
La nuit seule la calmait
Nous faisait tous semblables
Dans le noir elle trouvait
Du calme et de l’aimable
Elle attend deux bonnes heures
Que la lumière passe
Puis entre chien et leurre
Récupère ses audaces
Où est passée mon ombre ?
Demande le vieux grec
M’attend-elle dans la tombe
Eternelle architecte ?
J’atteins l’éclat -‐ je rase le monde -‐
Je suis chinoise -‐ je vagabonde -‐
Je joue -‐ je jette -‐ je lâche la proie
Réfléchis-tu quand tu me vois ?
Raser le sol sous le soleil
Se faire filet pour l’épaisseur
Toujours à plat et sans prénom
Toujours à terre mais jamais non
Ne vois-tu pas que quand elle tombe
Personne ne la relève ?
Elle a de la peine ombre
Mais pendant quelque temps
Elle va se mettre à l’ombre
Prendre une place au soleil
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3. |
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"A l'ouest de l'éléphant"
Un western sous la pluie
De l’ennui en rayures
On voyage sans carte
Les quais suivent nos blessures
Avec le long des bras
Des lignes de Verlaine
Les paupières en couloir
On se sourit à peine
Les paupières en couloir
On se suffit quand même
Il restera de nous
Sur les bords, en dessous
Des pas perdus sur ton cou
On laissera de nous
Des pas perdus sur ton cou
On ne vaut pas un clou
Sur ton cou
On ne vaut pas un clou, sur ton cou
Nous volons les absences
Les errances et les rêves
Caravelle d’élégance
Nous bataillons sans trêve
Avec le long du cœur
Des mots et des sirènes
Les désirs en mémoire
On se suffit à peine
Les taxis en miroir
On se sourit quand même
Il restera de nous
Sur les bords, en dessous
Des pas perdus sur ton cou
On laissera de nous
Des pas perdus sur ton cou
On ne vaut pas un clou
Sur ton cou
Je ne vaux pas un clou sur ton cou
Des gestes lents sous la mitraille
Les impatiences dans nos pagailles
Couvrons-nous de mélancolie …
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4. |
Rosemary Brown
02:57
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"Rosemary Brown"
Rosemary Brown s’endort
Se fond dans le décor
Vide les poches de ses yeux
On y entend en creux
Des notes de piano
La pianiste en transistor
Tombe sur Brahms et B.Thov
Ne les reconnaît pas
C’est jamais évident
Les gens à côté du temps
Mille neuf cent soixante-quatre
Deuxième apparition
Schubert en immersion
Rosemary Brown siphonne
L’au-delà et puis l’automne
Qui a bu l’eau du bain ?
Qui a englouti la baignoire ?
Qui a assassiné Chopin ?
Qui a traversé le miroir ?
Cinquante ans qu’elle attend
Un opéra pour elle
Le concerto du ciel
Une idylle en voltige
Un immobile vertige
Qui a bu l’eau du bain ?
Qui a englouti la baignoire ?
Qui a assassiné Chopin ?
Qui a traversé le miroir ?
Qui a bu l’eau du bain ?
Qui a assassiné Chopin ?
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5. |
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"Assis au bout du vent"
Je n’aime plus personne
Depuis que j’ai croisé ton chien
Assis au bout du vent
Ivre et insolent
Aux foires aux sentiments
J’ai bradé mes amants
Perdus dans mes serments
Ils rêvent d’océan
S’est-on déjà blessés
S’est-on déjà trahis
S’est-on laissé aller
Sait-on jamais
Sur mon bateau, décalée
Je traverse le matin
Dans un amer effort
Pour devenir marin
Entre deux arbres j’écris
Un hangar, des anguilles
Je traverse mes torts
Mes châteaux s’évaporent
S’est-on déjà blessés
S’est-on déjà trahis
S’est-on laissé aller
Sait-on jamais
Je n’aime plus personne …
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6. |
Titube encore
03:04
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"Titube encore"
Titube encore
Titube sur mon cœur
Sur le décor
Fais vaciller mes heurs
Tiens tes épaules
Que je sois droite
Sous tes airs
Je suis acrobate
Titube au bord
Des murs résonateurs
Titube au nord
Les pavés nous donnent l’heure
Est-ce qu’on vieillit plus vite
Quand on va tout droit ?
L’amour est-il soluble
Dans l’absinthe, je sais pas
Titube, d’accord
Mes yeux - rétroviseurs
Titube alors
Mon corps-percolateur
Sois insolite
Resserre-moi
Un peu d’illicite
Sans dégâts
Titube à bord
De mon train voltigeur
Titube à tort
Je ne prends plus de voyageurs
Ah si j’étais alligator
Avion sonique ou interlude
Troisième étage et faux décor
Madone, prélude aux solitudes …
Est-ce qu’on vieillit plus vite
Quand on va tout droit ?
L’amour est-il en fuite
Même à angle plat ?
Est-ce qu’on vieillit plus vite
Quand on va tout droit ?
L’amour est-il soluble
Dans l’absence, je sais pas
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7. |
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Blue Washington
Les tourelles inspirées
D’un rêve désarmant
Plongent dans le métro
Métal et sans amant
Ma vie, toute entière
Perle
D’un fragment
De portière
Un bar à gauche
Suit l‘élan
D’une robe
Gaudi se dérobe
Ville sans censure
Une ruelle, démesure
Voilà ma route
Et mon paradis
Au bout
Je porte des valises
Pleines d’images
Mes valises sont pleines de bruits …
Je rappelle ton chemin
Aéroport trompeur
Je ne veux pas demain
Il me manque
Deux heures
Ce monde, à l’envers
A l’endroit
S’enfuit de mon taxi
Pas assez loin de toi
Ici, on aboutit
A rien
Les courbes des maisons
Ne signifient
Plus rien
La poésie, s’éteint
Les carnets de ma nuit
S’arrêtent
Au matin
Je n’irai pas plus loin
Je porte des valises
Pleines d’images
Mes valises sont pleines de bruits …
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8. |
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"Je suis Diva"
Je suis Diva à voix parfois
Et à vapeur ça va de soi
Ma robe brise mon désarroi
Le monde est léger et j’aime ça
Cinquante annuités souterraines
Pairs inconnus de la mondaine
Mon cabaret est improbable
Cirque à dentelle électrisable
Dans mon chapeau tout en bazar
Elvis dort sur un nénuphar
Cinquante annuités souveraines
Pour faire la taille de bonnet N
A distance, je suis Lady de courants d’air
Arlette, c’est pour vous plaire
A distance, je suis Lady sans avoir l’air
Arlette, c’est pour mon père
Je suis Diva de bas en haut
Lucide même en buvant de l’eau
Ma robe s’emmêle dans mes émois
Le monde est tatoué et j’aime ça
Ma dentelle devient électrique
Ma pensée est métallurgique
Mon cabaret est convivial
Aux atmosphères de Bacchanales
Dans mon chapeau tout déglingué
Barbie tricote une lame d’acier
Mes émotions sont métalliques
Ma dentelle devient électrique
A distance, je suis Lady de courants d’air
Arlette, c’est pour vous plaire
A distance, je suis Lady sans avoir l’air
Arlette, c’est pour ma mère
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9. |
Je suis Madame
04:16
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"Je suis Madame"
Je suis Madame Esther Koffi
Et viens par là vous demander
Un dollar cash d’humanité
J’étais mariée à Monsieur Mort
Il a eu tort de décéder
Des sommes, des hommes et pas de clés
Des coffres-forts et des trophées
Spamophile, je vous offre un air
Dans votre boite ombellifère
Nous ne nous sommes jamais croisés
J’écris une lettre, vous existez
Je suis Madame Esthel Abor
Comptable et parfois sycomore
Ma terre est seule dans l’ombre errant
Le long des fleuves de faux diamants
Des larmes, des armes et pas de clés
Des casques bleus et des secrets
J’attends vos codes créditeurs
Mon compte vole vers l’Equateur
Nous ne nous sommes jamais croisés
J’écris une lettre, vous existez
Des sommes des hommes et pas de clés
Chacun sa croix et ses damnés
Je ne crains rien, je suis Madame
Comme une promise j’offre mes larmes
Je ne vends point l’or de mes pas
Je sais, je vais, je ne sais pas
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10. |
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"J'aime les vieilles qui fument"
J’aime les vieilles qui fument
Le doux bruit de l’enclume
Sur leur cœur en soufflet
Ca fait fffff, ça fait crrrr
Comme une brise en été
Sur la roue arrière gauche
D’une DS déglinguée
J’aime les vieilles qui fument
Contre vents et curé/e/s
Légères comme des dunes
Leur bras d’honneur d’écume
Fait valser les décrets
Les lois et les coutumes
D’un monde aseptisé
J’aime les vieilles qui hument
Un épique Chardonnay
Sans fard ni costume
Elles vont se coucher tard
Dans un vieux lit de plume
Et rêvent de lupanars
De baiser, de bitume
J’aime les vieilles qui fument
Leur bouche en soie plissée
Fait des ronds de fumée
Elles dévoilent à la lune
Des fesses rallumées
C’est leur vie qui exhume
Nos cerveaux embrumés
Regardons nous vieux dans les vieux
Montons les ans et le volume
Clopin-clopante, on est bien mieux
Pour écumer nos amertumes
Oublions-nous, égarons Dieu
Nos tisanes lentes, nos maladresses
Ressuscitons nos rêves capricieux
Mais avec ivresse …
J’aime les vieilles qui fument
Le doux bruit de l’enclume
Sur leur cœur en soufflet
Ca fait ffff, ça fait grrr
Comme un doux aparté
Je m’y perds et assume
Mon envie d’être âgée
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11. |
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"Ma Couturière me dit"
Elle me l'a dit
Elle me l'a dit la nuit
Tous les chas sont gris
Mais qui se glisse dans le chas ?
Du fil, ma mère, la grande Zoa, une vie entière, un Granola
Le printemps et son Sushi, Alice Cooper et son boa
Une tête de veau bien vinaigrée, deux têtes de con, trois policiers
Ma couturière
Ma couturière me dit la nuit
Ma couturière
Ma couturière me dit la nuit
Tous les chas sont gris
Un bon Bourgogne, du Roquefort, un concert punk, l’Île au Trésor
Catherine Deneuve, Jodie Foster, une belle gaufrette, un jambon-beurre
La grande Aretha, le facteur, un train de banlieue, mon frère, ma sœur
Une ombre chinoise, un chameau, Johnny Depp et le Mime Marceau
Charlie Chaplin et trois chamans, Jules et Lulu et Spiderman
Et mes chakras sous chapiteau chassent la chienlit au chalumeau
Chasse la chienlit au chalumeau
Mais qui se glisse dans le chas
Mais qui se glisse dans le chas
Mais qui se glisse dans le chas
mais qui se glisse dans le chapeau ?
Des manants, des meneurs, des marins, des mineurs
Des rappeurs, des rêveurs, des rasoirs, des rieurs
Papi Jo l’ascenseur, des saisons, des couleurs
Lady Arlette et ses danseurs
Allez hop, tous dans le chas
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12. |
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"La Foule des séparés"
Nous voilà dans la foule
De tous les séparés
Nos corps en vrac errant
L’âme à rafistoler
Nos cœurs trainent des casseroles
Longues à se réchauffer
Il faut du temps au sol
Pour apprendre à s’élever
Est-ce que tu vois le même soleil
Depuis qu’on n’est plus pareils ?
Est-ce que tu sens la pluie pareille
Depuis qu’on n’est plus pareils ?
On marche de traviole
Cherchant sens au sentier
Pour ceux qui dégringolent
Les larmes sont dans les pieds
Nos valises sous myocarde
Sont lourdes à trimbaler
De souvenirs locataires
Et d’enfants barbouillés
Est-ce que tu as le même sommeil
Depuis qu’on n’est plus pareils ?
Est-ce que tes matins dépareillent
Nos plus simples appareils ?
On ne sait plus quoi faire
Des toi, des moi, des nous
Dans nos pensées bétonnières
Les pourquoi sont des cailloux
Soupirs en bandoulière
Espoirs en sac plastique
On change d’itinéraire
Et de rêves prophétiques
Est-ce que tu vois l’amour pareil
Depuis qu’on n’est plus pareils ?
Est-ce que tu as les mêmes réveils
Depuis qu’on dort plus pareils ?
Est-ce que tu vois le même soleil ?
Est-ce que tu vois la pluie pareille ?
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13. |
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"Un verre à pied va plus loin"
Mon deux-pièces délavé
S’est vidé à dix heures
Mon pas peu assuré
Au tabac s’est perdu
Seule, détrempée
Une pensée le matin
Un paquet de Fine
En vain
Les autres, des visages
Avec banale éthique
Mon Bordeaux d’un an d’âge
Sur un tapis plastique
Il va de soi
Qu’un verre à pied
Va plus loin
Qu’une gueule de bois
Installée à ma table
Un couvert sans manger
J’ai détruit dans le sable
Mes châteaux bétonnés
Mon éthique éthylique
Saurais-tu avouer
Esclave mécanique
Qui de toi ou de moi
Alcoolise ce cirque ?
Il va de soi
Qu’un verre à pied
Va plus loin
Qu’une gueule de bois
Il va de soi
Qu’un verre à pied
Va plus loin
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Lady Arlette Rouen, France
«La Lady jongle avec la langue française comme un skateur sur une rampe d'escalier.»
Normanrock
"Imaginaire sans limites, amour immodéré du jeu avec la langue française, textes ciselés intimistes à souhait et mélodies attachantes : le temps n'a pas prise sur le style de LA, entre l'énergie du rock dentelle et la douceur de la pop-poésie." Rouen.fr
... more
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